Réforme du permis : la profession reste partagée

06/05/2019 Formations/Examens
Formations/Examens Réforme du permis : la profession reste partagée

Le jeudi 2 mai 2019, le Premier ministre Édouard Philippe, et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, ont dévoilé en partie le contenu de la réforme du permis de conduire. Une réforme qui tient en dix points et qui vise à réduire le coût du permis de 30% et de raccourcir les délais de passage de l’examen pratique.


Réactions mitigées de la profession
L’intersyndicale constituée du CNPA-ER et de l’UNIDEC, a aussitôt estimé que « les professionnels de l’éducation routière ne peuvent qu’être favorables à ces grands principes et aux cinq mesures détaillées par le Premier ministre, qui font écho pour certaines aux propositions de la profession, à titre d’exemple le renforcement du recours au simulateur dans le cadre de la formation ».
Pour autant, elle souligne que les professionnels doivent rester « néanmoins vigilants sur les conséquences de cette réforme, qui pourrait engendrer une baisse de la qualité de la formation et une destruction du maillage territorial des auto-écoles, permettant une véritable proximité ».


Non à la désintermédiation des inscriptions à l’examen !
Elle alerte notamment « les pouvoirs publics sur les risques de certaines mesures, telles que la désintermédiation des inscriptions à l’examen, qui ne répondent pas à la problématique du délai de passage du permis de conduire ». Par ailleurs, elle tient à rappeler le rôle des auto-écoles dans l’accompagnement des jeunes apprenants, rôle social auquel ne répondra pas un modèle fondé sur l’intervention d’indépendants et d’autoentrepreneurs ».
Une inquiétude que partage l’UNIC. Le syndicat qui s’insurge contre l’inscription en ligne à l’examen pratique directement par les candidats estime que « l’impact sur les délais sera catastrophique ; les longs délais résultent en effet de la trop faible production de places d’examen ² et non d’une supposée mauvaise volonté des intermédiaires. En effet, les écoles de conduite présentaient jusqu’à présent les élèves une fois ces derniers prêts, sans engorger des centres d’examen déjà en sous-effectifs. Avec cette réforme, il faut s’attendre d’une part à ce que les établissements de la conduite n’accompagnent plus individuellement leurs élèves au passage de l’examen avec leurs véhicules. D’autre part, ces inscriptions libres seront inévitablement accompagnées d’un absentéisme accru provoquant des créneaux inoccupés et rendant l’organisation de ces examens chaotique ».


Le Code dans le cadre du SNU : une gabegie financière
Par ailleurs, l’UNIC dénonce l’inscription et la formation au Code de la route dans le cadre du SNU qui constitue « une gabegie financière » et qui « favorisera les grandes structures et les plateformes en ligne » car les entreprises seront sélectionnées par voie d’appel d’offre.
L’UNIC conteste aussi la possibilité d’obtenir le permis de conduite dès 17 ans pour les élèves en conduite accompagnée car « cela pose la question de la maturité des élèves et des conséquences sur la sécurité routière » et s’interroge sur la réelle efficacité de faire baisser le coût du permis en encourageant l’utilisation du simulateur et le passage de l’examen sur boîte automatique.


Une annonce satisfaisante !
Enfin pour finir sur une note positive, l’UNIC salue le développement des permis encadrés dans le cadre de l’apprentissage. Selon le syndicat, « cette possibilité devrait être étendue à d’autres formations, comme l’aide à la personne par exemple ».
Retrouvez l’ensemble des 10 mesures détaillées et commentées dans La Tribune des Auto-Écoles n°229 (mai-juin 2019)

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