Privatisation de l’ETG : une offre sans précédent

01/03/2017 Formations/Examens
Formations/Examens Privatisation de l’ETG : une offre sans précédent Fin janvier, 731 centres privés étaient déployés sur le territoire pour accueillir les sessions de l’examen théorique. Un volume attendu à la hausse avec l’arrivée de trois nouveaux opérateurs sur le marché.

Pour l’État, l’objectif est atteint. Fin janvier 2017, 731 centres privés accueillant des sessions de l’ETG étaient recensés en France, contre 580 sites avant la mise en place de l’externalisation, le 13 juin 2016. Au total, au moins un local est ouvert dans chaque département et territoire d’Outre-mer. « Les opérateurs agréés proposent une offre largement supérieure à celle que l’on est en mesure de déployer », se félicite Pierre Ginefri, sous-directeur de l’Éducation routière. Selon lui, l’État n’assure plus « qu’entre 11 % et 12 % des examens, uniquement pour les personnes sourdes, malentendantes ou non francophones ».

Nombre d’examens : SGS tient la corde
Fin janvier, SGS totalisait le plus d’examens. L’opérateur a accueilli depuis juin 2016 près de 300 000 candidats, dans un de ses 300 sites. Il entend poursuivre son déploiement dans les prochains mois, en accentuant notamment son offre individuel. « Nous avons adopté au départ une stratégie axée autour des centres collectifs, dans les villes où l’État était présent. Désormais, nous souhaitons privilégier une offre locale, plus ciblée », précise Roselyne Defer, directrice de programme chez SGS France. La société spécialisée dans l’inspection, la vérification, l’analyse et la certification souhaite ainsi atteindre en 2017 les 400 centres et franchir la barre des 400 000 examens.

La poste au-delà des 400 centres
La Poste, elle, a assuré plus de 250 000 examens, dans un de ses 431 sites, dont 180 locaux individuels. «Même si nous continuons à être attentifs à la demande, nous allons faire une pause en terme de déploiement de sites », explique Myriam Le Moigne, responsable du projet Code de la route à La Poste. Fin janvier, l’opérateur a lancé une nouvelle version de sa plateforme Internet, permettant, à l’instar de l’outil proposé par SGS, d’enregistrer plusieurs inscriptions simultanément, qu’elles soient nominatives ou non, et ce sur plusieurs sites. « Nous souhaitons que la plateforme, pensée à l’origine pour les candidats libres, soit mieux adaptée aux parcours auto-écoles. »
SGS et La Poste devront faire face à une nouvelle concurrence dès les prochaines semaines. La société Pearson Vue, spécialiste de la certification dans le secteur de l’informatique et du transport, entend déployer son offre Pointcode courant avril. Dans un premier temps, elle proposera une cinquantaine de centres, issus de son réseau existant. D’une capacité de 5 à 10 places, ils seront situés dans des villes de taille moyenne et importante. « Nous nous orienterons ensuite vers des zones plus excentrées, en nouant des partenariats locaux avec des entreprises de formation et des enseignes accueillant le public », explique Alex Ramos, directeur de programme chez Pearson Vue. La plateforme de réservation sera accessible en ligne quelques jours avant l’ouverture des premiers centres, qui seront équipés en ordinateurs, fixes ou portables. À terme, Pearson Vue espère disposer de 300 à 400 sites.
La société Bureau Veritas, spécialisée dans l’évaluation de la conformité et la certification, projetait d’ouvrir ses centres mi-mars. Début février, l’opérateur se faisait discret sur ses ambitions. « C’est prématuré pour donner des détails, estime Véronique Gielec, responsable de la communication chez Bureau Veritas. Une campagne de communication sera menée en temps voulu. »
Dekra, spécialisée dans l’inspection, la certification, les services et la gestion des sinistres dans les domaines de l’automobile, du transport et de l’industrie, est le dernier opérateur agréé en date. L’arrêté officialisant l’attribution de l’agrément à été publié le 18 février au Journal Officiel. La société envisage de déployer son offre début mai, avec l’ouverture d’une quinzaine de sites, hébergés dans ses centres de contrôle technique franchisés. « D’ici mai 2018, nous souhaitons proposer entre 250 et 300 centres, fait savoir Jean-Yves Buriller, directeur de l’activité ETG chez Dekra. Nous voulons développer une offre dédiée aux auto-écoles, en proposant des sessions spécialisées qui répondent à leurs attentes. Nos centres techniques auront la main sur les réservations. Ils pourront assurer un lien de proximité avec les auto-écoles et leur permettre un accès privilégié. » Les salles d’examen, équipés de tablettes, auront une capacité d’accueil de 6 à 10 places.

« Éviter une concurrence sauvage »
Une fois ces trois opérateurs en ordre de marche, la privatisation de l’ETG devrait entrer dans une nouvelle sphère. Avec, en filigrane, le risque d’une saturation de l’offre. Pour Pierre Ginefri, « le marché finira par se réguler. Il s’agit pour les nouveaux opérateurs de ne pas se concentrer dans les secteurs urbains. Ils doivent se positionner là où les concurrents sont absents ». Même s’il se montre optimiste, il concède toutefois que « l’État restera vigilant, pour éviter que n’émerge une concurrence sauvage ».

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