Pénurie de places d’examen : la profession s’unit pour interpeller l’État !

02/07/2025 Formations/Examens
Formations/Examens Pénurie de places d’examen : la profession s’unit pour interpeller l’État !

À l’approche des vacances d’été, les organisations représentatives des écoles de conduite (MOBILIANS-ESR, UNIC et UNIDEC), les réseaux (ANPER, CER et ECF), ainsi que les éditeurs pédagogiques (Codes Rousseau et ENPC-EDISER) s’unissent pour lancer « un signal fort aux pouvoirs publics face à une crise sans précédent : la pénurie dramatique de places d’examen au permis de conduire ».
Selon les acteurs de la profession, 1,567 million de places d’examen a été proposé en 2024 et « il en faudrait au moins 2,19 millions en 2025 pour faire face à l’augmentation du nombre de jeunes concernés, notamment en raison de la réforme abaissant l’âge du permis ».

Des conséquences lourdes pour les élèves et les auto-écoles
Cette situation a de multiples conséquences qui pèsent très lourdement sur les élèves :
-Allongement de la durée de formation et donc hausse du coût du permis (faute de disponibilités, les élèves doivent souvent financer jusqu’à 37 heures de conduite, voire plus de 60 heures dans certains départements pour avoir la possibilité de se présenter à l’examen pour la première fois et autant en cas d’échec) ;
-Précarité (certains renoncent au permis ou prennent le volant sans l’avoir obtenu, avec les risques que cela comporte pour eux comme pour les autres usagers) ;
-Mais aussi inégalités territoriales (certains départements étant beaucoup plus touchés par la pénurie que d’autres, cela génère une rupture d’égalité flagrante entre les candidats, selon leur lieu de résidence).
Le manque de places impacte également fortement les écoles de conduite, qui doivent parfois renoncer à inscrire de nouveaux élèves sachant qu’elles ne pourront obtenir de places d’examen dans des délais acceptables ou qui doivent faire face à l’agressivité de certains élèves, voire de leurs parents.

Les solutions proposées par la profession
Certes, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait annoncé à l’été 2023, la création de 100 postes d’inspecteurs supplémentaires, mais deux ans plus tard, on constate qu’à l’été 2025, seule une partie de ces 100 inspecteurs a été formée et déployée sur le terrain. Quoi qu’il en soit, la profession estime que le seul fait de passer de 1 200 à 1 300 le nombre d’inspecteurs titulaires est insuffisant pour régler le problème du manque de places d’examen.
C’est pourquoi depuis plus d’un an, les professionnels de l’enseignement de la conduite ont proposé des mesures concrètes, issues de groupes de travail avec la Délégation de la Sécurité routière (DSR). « Ces propositions visent à fluidifier le système, améliorer la réussite des candidats, sans peser davantage sur les finances publiques », précise l'ensemble de la profession dans un communiqué commun, avant d’en dresser la liste :
-Rehausser le volume d’heures minimum avant l’examen pour garantir une meilleure préparation ;
-Réformer les épreuves moto : plus de plateaux par session, un volume accru de tests en circulation ;
-Revoir la grille d’évaluation, notamment les critères d’élimination ;
-Abaisser l’âge de l’apprentissage anticipé pour une formation plus progressive ;
-Mettre en place un test préalable pour évaluer objectivement la préparation du candidat ;
-Créer une attestation temporaire de circulation pour éviter les situations de blocage.
« Ces solutions sont documentées, réalisables et immédiatement applicables. Pourtant, aucune n’a été mise en œuvre », constate et regrette l’ensemble des professionnels.

Les revendications de la profession
Aussi, l’ensemble des acteurs de la formation à la conduite demande à rencontrer François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur, et appelle « l’État à agir sans attendre afin de mettre en œuvre les propositions portées par la profession; renforcer les effectifs d’inspecteurs ou élargir le recours aux examinateurs contractuels; augmenter le nombre d’examens pratique B par inspecteur dans tous les départements à 11 jours minimum par mois au lieu des 6 journées d’examens B maximum actuellement en place dans les départements en souffrance et augmenter significativement le nombre de places d’examen ».

La profession prévient : « À défaut de rencontrer Monsieur le ministre Buffet dans les prochains jours, les organisations professionnelles prévoient de lancer un mouvement national d’envergure à Paris dès la rentrée ».

S. A.
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