La conduite autonome de niveau 3 désormais légale en France

01/09/2022 Formations/Examens
Formations/Examens La conduite autonome de niveau 3  désormais légale en France

Depuis le 1er septembre 2022, les conducteurs peuvent conduire sans les mains ! À condition de respecter certaines conditions et surtout… d’avoir un véhicule équipé de la technologie adaptée !

Le 14 janvier dernier, l’Organisation des nations unies a adopté un amendement à la Convention de Vienne de 1968 qui modifie la question de la responsabilité en cas d’accident. Concrètement, cet amendement prévoit que la conduite peut être déléguée à un système de conduite automatisé qui satisfait toutes les conditions de sécurité que ce soit au niveau technique ou de respect du Code de la route. En cas de défaillance technique du véhicule, ce n’est plus le conducteur qui est responsable de l’accident, mais le constructeur ou l’équipementier. Cette modification de la Convention de Vienne ouvre la voie à la circulation des véhicules autonomes sur le réseau routier public.

Une autorisation sous certaines conditions
La France avait déjà modifié son Code de la route l’an dernier pour permettre aux véhicules équipés d’une autonomie de niveau 3 de rouler à partir du 1er septembre 2022 sur le réseau français en toute légalité. Concrètement, cela signifie qu’il est désormais possible de déléguer intégralement la conduite à la voiture, puisqu’il n’est plus obligatoire de garder les mains sur le volant et de surveiller la route. Cependant, cela ne peut s’effectuer que dans certaines conditions : la voie de circulation ne doit pas être fréquentée par des piétons et doit obligatoirement être équipée d’une séparation centrale entre les deux sens de circulation. Enfin, la vitesse est limitée à 60 km/h et le conducteur doit être en mesure de reprendre le contrôle à tout moment. Évidemment, il faut que le véhicule soit équipé de cette technologie de niveau 3 ! Or pour le moment, très peu de véhicules la proposent. C’est le cas des Mercedes Classe S et EQS, des véhicules Premium qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. 

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À quoi correspondent les différents niveaux d’autonomie ?

En 2014, la Society of Automotive Engineers (SAE), une organisation professionnelle qui regroupe plusieurs scientifiques et ingénieurs, a élaboré une grille de classification des véhicules autonomes. L’Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles (OICA) a également défini un barème européen avec six niveaux d’autonomie, similaire à celui de la SAE.
Niveau 0 : pas d’autonomie d’assistance. Dans ce cas, le conducteur contrôle totalement la conduite ; le véhicule ne dispose d’aucune assistance (pas de régulateur de vitesse, pas de freinage automatique d’urgence, ni d’aide au maintien dans la voie).
Niveau 1 : automatisation de certaines fonctions, considérées aujourd’hui de base comme le système anti-blocage des roues (ABS) ou encore l’électrostabilisateur programmé (ESP), deux assistances aujourd’hui obligatoires pour toutes les voitures neuves. À cela s’ajoute le régulateur de vitesse ou encore le freinage automatique d’urgence. À ce niveau, le conducteur reste maître à 100 % de son véhicule. La voiture ne prend aucune décision « seule ».
Niveau 2 : automatisation des fonctions combinées. Le niveau 2 permet à la voiture de gérer l’accélération et le freinage, de se maintenir dans sa voie, de se garer automatiquement. Si le conducteur délègue certaines tâches à sa voiture, il n’est cependant censé lâcher le volant que quelques minutes et doit garder un œil sur l’environnement afin de reprendre le contrôle en cas de nécessité.
Niveau 3 : conduite autonome limitée. À ce niveau, on peut commencer à parler de véhicule autonome. La voiture peut être autonome dans certaines conditions, sur autoroute par exemple, mais le conducteur doit pouvoir reprendre le contrôle à tout moment. Grâce à des caméras et des radars, le véhicule est capable de comprendre son environnement et d’anticiper les dangers.
Niveau 4 : autonomie quasiment complète. Le véhicule assure l’ensemble de la conduite de manière complètement autonome et n’a donc plus besoin de conducteur à bord. Ce dernier peut donc dormir sans se soucier de devoir intervenir en cas de problème.
Niveau 5 : autonomie totale. Le véhicule n’a plus de volant. Il prend les décisions tout seul et peut même ignorer un ordre humain si l’intelligence artificielle estime que ce dernier est dangereux. Il se déplace aussi bien en ville que sur autoroute.

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