Gironde : la coupe est pleine !

01/04/2018 Économie/Entreprise
Économie/Entreprise Gironde : la coupe est pleine !

Les auto-écoles de Gironde ont manifesté les 5 et 19 mars derniers pour dénoncer plusieurs dysfonctionnements qui entravent dramatiquement leur activité.

Depuis plus d’un an, les écoles de conduite girondines souffrent d’un manque de places d’examens. Et pour cause, « avec des coefficients de 0,5 en moto et poids lourd et de 0,8 en B, comment voulez-vous que l’on s’en sorte ? », demande excédée Sandra Carasco, déléguée de l’UNIC pour la Gironde. La préfecture a bien été alertée dès début 2017 du problème. Des manifestations ont même été organisées en mars et juin 2017 pour dénoncer un manque de places d’examens dû, entre autres, à des annulations suite à des arrêts maladie des inspecteurs. Sans succès.

Les dossiers élèves en attente
Pis encore. En novembre, le départ du délégué a coïncidé avec la généralisation de la dématérialisation des services en préfecture. « Résultat, nous n’avions plus d’interlocuteur et la désorganisation du service a engendré un blocage des dossiers d’inscriptions des élèves », explique Sandra Carasco. Selon la responsable régionale de l’UNIC, jusqu’à 3 900 dossiers se sont retrouvés bloqués en préfecture. Avec pour conséquence, un ralentissement préjudiciable de l’activité auto-école. « En six mois, on compte quatre dépôts de bilan et nous sommes nombreux à envisager de licencier du personnel si l’activité ne redémarre pas très rapidement. C’est l’économie de nos sociétés qui est en jeu », s’insurge Sandra Carasco.

Deux manifestations en un mois !
Pour tenter de se faire entendre, l’UNIC 33 a donc organisé une manifestation le 5 mars dernier, à laquelle près de 150 auto-écoles ont participé. « Nous avons été reçu en préfecture et des promesses nous ont été faites. Mais elles n’ont pas été tenues, constate la responsable de l’UNIC 33. C’est pourquoi, nous avons décidé de nous mobiliser une nouvelle fois, le 16 mars, avec pour revendications : le retour à la normal de l’enregistrement des dossiers, la prise de poste du délégué, la réévaluation du nombre de places disponibles aux examens et la réorganisation du système d’attribution, la réouverture d’un guichet en préfecture et la mise en place d’une ligne téléphonique accessible ».

Des avancées qui redonnent espoir
Cette énième manifestation aura, semble-t-il, enfin porté ses fruits. En effet, deux jours avant le rassemblement prévu le 16 mars, la DSR a adressé un message encourageant, indiquant notamment qu’un délégué allait prendre son poste prochainement et que le département allait bénéficier de renforts pour écouler les dossiers en attente et proposer plus de places d’examens. Ravis de ces bonnes nouvelles, mais échaudés par des promesses trop souvent non tenues, les représentants de l’UNIC 33 ont cependant décidé de maintenir la manifestation du 16 mars. Reçus comme prévu en préfecture, ils ont eu la confirmation qu’un délégué allait prendre son poste et que les dossiers en attente étaient traités au plus vite afin de résorber le retard. « On nous a promis que la situation devrait revenir à la normal d’ici mi-mai, affirme Sandra Carasco. Et c’est vrai que cela s’arrange doucement puisque nous étions à près de 4 000 dossiers en attente au début de l’année et en mars, ce chiffre est descendu à 3 100. Par contre, c’est la douche froide concernant le problème de places d’examens. On nous a promis du renfort, mais la préfecture nous a indiqué qu’après une étude minutieuse du problème, rien ne peut être fait pour le mois d’avril. Or les écoles de conduite de Gironde ne peuvent plus attendre un mois de plus. Nous sommes de plus en plus souvent confrontés à des tensions avec les élèves. Certains ne comprennent pas quand on leur dit que l’on n’a pas de place alors que leur copain a pu passer l’examen. Certes, nous avons des places, mais pas assez. » Pour l’heure, l’UNIC 33 espère que la situation va enfin s’arranger dans le département. Une réunion de toutes les parties est d’ores et déjà fixée pour le 26 avril. Mais Sandra Carasco reste prudente : « nous avons envoyé des lettres à tous les députés de Gironde pour les informer de la situation et nous avons obtenu des rendez-vous. Nous n’excluons pas de mener de nouvelles actions si les choses ne bougent pas assez vite. »

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