ETRE INDÉPENDANT OU FRANCHISE ?

TOUT DEPEND DE VOS PRIORITES

Dépassé l’affrontement groupement contre indépendants ? Oui et non. Dépassé dans le sens où la franchise fait partie du paysage économique. Par contre, d’actualité lorsqu’il s’agit de comparer, non le travail effectué, mais bien les avantages de chaque formule.
Première règle absolue : votre affaire périclite et vous vous jetez dans les bras de la franchise. Arrêtez tout de suite. La franchise n’est pas une bouée de sauvetage mais bien un modèle de développement économique parmi tant d’autre qui prend ses racines, non dans le miracle, mais bien dans des bases saines, comme toute entreprise. Pour le reste… tout est question de choix. Petit guide non exhaustif des avantages de chaque formule.


POSITIONNEMENT ET CONCEPT

Liberté du franchisé quasiment nulle (en théorie). C’est la base de la franchise, reproduire presque à l’identique un concept qui fonctionne. Contrainte forte mais, paradoxalement, avantage fort également. Si l’idée est bonne, le coiffeur n’a pas à se compliquer la vie à repenser à la viabilité de son positionnement et de sa stratégie à long terme, le franchiseur y pourvoit en grande partie, ce qui n’empêche pas d’être vigilant sur une dérive du concept initial à l’encontre des intérêts des franchisés.
Dans cette logique, une idée en vogue dans les grands réseaux du monde de la franchise (pas forcément coiffure) est l’association de franchisés. Certains franchiseurs l’encouragent pour faciliter la synthèse des attentes du réseau. L’association doit être montée comme un groupe constructif, non une opposition systématique contre-productive. L’indépendant n’a pas de concept ? C’est tout le contraire ! Quelques-unes des idées les plus intéressantes ou originales viennent d’initiatives individuelles ou de mini-groupes. Mais la finalisation, notamment marketing, est souvent mieux finalisée pour une franchise.
Avantage franchise donc, d’une courte tête, avec des inégalités suivant les réseaux !

TAILLE DE ZONE DE CHALANDISE

La plupart des franchises, pour fonctionner, ont besoin d’une zone de chalandise étendue voire d’un fort passage. Les zones de plus de 100 000 habitants sont l’espace idéal de la plupart, entre 20 000 et 50 000, nombres de concepts se positionnent sans trop de souci. En dessous, et plus encore sous 10 000, la franchise est mal à l’aise. L’indépendant s’adapte à toutes les zones de chalandise.
Avantage net à l’indépendant pour l’adaptabilité.

MULTI AUTO ECOLES OU NON

Une auto-ecole peut bien tenir sur un nom ou une personnalité, plusieurs tiendront plus sur un concept. Au-delà de trois ouvertures, un patron se pose forcément la question de la franchise, d’autant que son expérience lui permettra peut-être de passer à la vitesse supérieure grâce au soutient d’une enseigne. Mieux, certains patrons gardent leur auto-école principale à leur nom, capitalisant sur leur propre réputation, et ouvrent d’autres unités sous enseignes nationales.
Avantage franchise, mention spéciale pour les succursalistes et enseignes locales.

INVESTISSEMENT

Des budgets de 50 0000 euros, aménagement compris, ne sont pas rare dans la franchise. Cela peut paraître élevé mais les droits d’entrée ne comptent que pour 10% de ce total. Le reste concerne l’aménagement et la mise aux normes et le kit d’intégration, dont la formation. Mais le franchiseur doit y porter attention, si cette partie est bâclée, il manque à ses devoirs. Soyez toujours attentif à ce qui est réellement inclus dans le prix (y compris après, avec la redevance) et à la réalisation des promesses qui doivent être contractuelles et précises. L’amateurisme a longtemps accompagné le développement rapide de la franchise. L’indépendant peut donc en apparence investir moins. Dans les faits, s’il ne le fait pas il se saborde. Bien qu’inférieur, l’engagement financier est finalement assez proche. Avec comme avantage pour l’indépendant, en période difficile, de pouvoir plus aisément réduire les charges. Plus de souplesse pour l’indépendant mais risque de s’enfermer dans une logique autodestructrice.
Avantage indépendant, s’il est actif.

FINANCEMENT

Le franchiseur peut vous aider à monter votre dossier, il ne doit pour autant pas faire passer à tout prix un financement non viable. C’est au futur franchisé d’être réaliste. Le bon franchiseur doit savoir dire non à une ouverture qui mène vers le mur. L’indépendant ne compte que sur lui-même et son conseiller financier. Le franchiseur à ses contacts et son expérience. Avantage franchise.


RECRUTEMENT

Comme pour le financement, l’expérience des franchises aide et apporte sa notoriété. Attention cependant, selon les régions et les gestions locales de certaines enseignes les disparités sont grandes. De grands groupes peuvent parfois être « grillés » (de même pour certains indépendants) auprès des jeunes. Franchisé ou pas, une auto-école ne lâche jamais de bon cœur un bon élément au profit collectif du réseau s’il ne prévoit pas lui-même d’ouvrir de nouvelles unités. Des indépendants multi établissements ou de grosse auto-écoles offrent des perspectives moins impressionnantes dans la théorie mais tout aussi réelles sur le terrain. Enfin pour tout le monde le recrutement est difficile !
Léger avantage franchise

REVENTE DU FONDS

Revendu plus cher les fonds en franchise ? Bien moins que l’on croit ! Ne comptez pas sur la franchise comme sur un investissement. C’est un choix durant l’exploitation, pas pour la revente. Ce que l’on revend facilement c’est plus l’emplacement initialement choisi, la taille, à peine la clientèle. L’avantage n’est pas à la franchise mais au emplacement qu’elle choisi et qu’elle paye en conséquence.
A emplacement équivalent : match nul.


PERSPECTIVE ÉCONOMIQUE


La franchise a connu son âge d’or, elle entre en maturité. Les croissances importantes appartiennent au passé (sauf quelques niches), les nouvelles implantations sur des emplacements numéro 1 et 1bis en grandes villes sont occupés, ils se contentent de changer de main. Par contre la marque rassure, à ce titre l’enseigne représente un plus pour la conquête de clientèle.
Avantage franchise.


CONFIANCE

L’indépendant qui se plante ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Trompé par une enseigne il ne peut s’en prendre… qu’à lui-même. La loi Doubin lui donne le droit à une information préalable, à lui d’en profiter. Le contrat lui donne droit à des avantages, à lui d’en profiter ou de le dénoncer s’ils sont fictifs. L’enseigne le déçoit ? A lui de partir en ne renouvelant pas. Encore faut-il que l’information donnée par le franchiseur soit honnête. Les pratiques actuelles sont en progrès bien que certaines progressions ou engagements trop importants doivent toujours inciter à la prudence et à la vérification.
Avantage indépendant.


CONCLUSIONS

Alors bilan ? Indépendant ou franchisé ? La franchise reste théoriquement mieux placée pour le gérant débordé ne pouvant prendre du recul sur sa stratégie, sa gestion et son marketing. Pour autant la victoire est loin d’être incontestable. La franchise a perdu de sa superbe. Les indépendants sont moins impressionnés et commencent à saisir que la franchise est un choix parmi d’autre sur des segments de marché, mais pas adapté sur tous. Le meilleur exemple en est ces chaines mixant les deux approches. Les groupes d’indépendants ont dans cette perspective une bonne place à prendre, à mi-chemin entre les deux conceptions s’ils insistent sur la formation.