NOS EXPERTS

Veronique   VIOT

Veronique VIOT

Véronique Viot est Avocate au Barreau de Paris. Elle est aussi Chargée d'enseignement en droit du travail à l'université de Paris Dauphine. Parallèllement, elle a une activité importante de conseil et contentieux en droit du travail, en droit commercial et droit des transports . Elle a acquis depuis plusieurs années une connaissance approfondie de la réglementation régissant l' automobile en général  et en particulier l'activité des auto-écoles.

La Rédaction de la Tribune www.tribune-auto-ecoles.fr

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L'équipe de la rédaction permanente de La Tribune des Auto-écoles ainsi que tous ses journalistes  ou contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de La Tribune des Auto-Ecoles, ainsi que tous les textes officiels et réglementaires. Ces données vous apportent des réponses aux questions les plus courantes que vous vous posez dans le cadre de la gestion et le développement de votre auto-école. Vous bénéficiez ainsi de plus de 30 ans d'expérience de l'enseignement de la conduite cumulés par nos équipes!
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25 juillet 2019

Bonjour, le 03/11/2017 j'ai inscrit un élève pour une formation au permis B, le forfait a été réglé dans sa totalité, mais l’évaluation de conduite nécessaire à la signature du contrat n'a pu avoir lieu que le 13/12/2018 (élève très peu présent). Nos contrat étant valable 1an à compter du jour de l'inscription celui-ci était déjà arrivé à échéance... En pratique nous ne réclamons pas de somme supplémentaire à nos élèves pour leurs permettre de poursuivre leur formation malgré que le contrat soit arrivé à terme. Nous avons donc laissé le candidat poursuivre ces leçons de code sans surcoût, sans même aborder le sujet ou renégocier un nouveau contrat. Notre geste se retourne contre nous car par la suite, du à un déménagement fin juin 2019, l’élève souhaite récupérer son dossier et prétendre à un remboursement des prestations non consommées soit les 20h de conduites. Aucun remboursement n'est fait aux candidats dont le contrat est arrivé à échéance seulement je m'interroge la date de l’évaluation pose-t-elle problème ? Le fait d'avoir poursuivie les leçons de code malgré la péremption du contrat induit-elle une reconduction tacite de celui-ci ? Dans le cas on les dites leçons prolongerai la validité du contrat suis-je en droit de les facturer à posteriori pour le déduire du remboursement ? Merci de m’éclairer.

N’ayant pas accès aux termes précis du contrat conclu il est difficile de vous donner une réponse adaptée à la situation que vous décrivez.

Néanmoins, je comprends que vous avez conclu un contrat qui a pris effet le 3 novembre 2017 et que ce contrat était à durée déterminée, en l’occurrence d’une durée d’un an.

Ce contrat s’est donc terminé le 3 novembre 2018.

A cette date, il semblerait que le contrat qui, avait été payé par l’élève, n’ait cependant donné lieu à aucune exécution de votre part. Je comprends en effet que l’élève a reçu ses premières leçons de code et de conduite à compter du 13 décembre 2018 et ce, sans qu’un avenant n’ait été régularisé entre les parties.

Pour apprécier la conduite à tenir par rapport à cette situation, il est requis de qualifier juridiquement la période d’exécution du contrat à compter du 13 décembre 2018 et pour ce faire, un accès aux termes du contrat semble évidemment indispensable.

Néanmoins, il est possible d’imaginer deux options :

- Soit le contrat prévoit que le contrat sera tacitement prolongé dans l’hypothèse où, à l’arrivée de l’échéance fixée, l’objet n’a pas été réalisé,
- Soit le contrat ne prévoit pas l’option d’une prolongation ou soumet celle-ci à des formalités impératives.

Si la prorogation du contrat est prévue, j’imagine alors que le déménagement de l’élève constitue une cause de rupture anticipée valable du contrat.

Classiquement, dans ce type de circonstances, un compte doit être fait entre les parties où l’élève n’aura à régler que les leçons et cours effectivement reçus à la date de la rupture.

Ce n’est que si l’élève décide de rompre de manière unilatérale et sans motif légitime le contrat en cours que l’intégralité du forfait peut, le cas échéant, rester acquise à l’auto-école.

Si en revanche le contrat ne prévoit pas la prolongation ou que celle-ci est prévue mais sous réserve de conclure un nouvel avenant ou contrat, alors on peut considérer que la période de formation depuis le 13 décembre 2018 est une relation commerciale classique (en dehors d’un contrat), où l’élève n’a qu’à vous régler les leçons reçues et malheureusement au prix du forfait. En effet, il a donné son accord à la formation sur la base du prix du forfait.

De plus, dans une telle hypothèse, la rupture des relations peut intervenir à tout moment et sans motif valable (dans la mesure où la relation est alors à durée indéterminée).

L’élève pourra en outre revendiquer un dédommagement particulier car le contrat élève est une formalité obligatoire.

Au vu de ces hypothèses et sous réserve d’un examen plus précis du contrat, on peut donc considérer que vous pouvez facturer à l’élève les leçons reçues et déduire du remboursement lui revenant le montant de celles-ci.

Véronique VIOT - Avocat au Barreau de Paris