NOS EXPERTS

Veronique   VIOT

Veronique VIOT

Véronique Viot est Avocate au Barreau de Paris. Elle est aussi Chargée d'enseignement en droit du travail à l'université de Paris Dauphine. Parallèllement, elle a une activité importante de conseil et contentieux en droit du travail, en droit commercial et droit des transports . Elle a acquis depuis plusieurs années une connaissance approfondie de la réglementation régissant l' automobile en général  et en particulier l'activité des auto-écoles.

La Rédaction de la Tribune www.tribune-auto-ecoles.fr

La Rédaction de la Tribune www.tribune-auto-ecoles.fr

L'équipe de la rédaction permanente de La Tribune des Auto-écoles ainsi que tous ses journalistes  ou contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de La Tribune des Auto-Ecoles, ainsi que tous les textes officiels et réglementaires. Ces données vous apportent des réponses aux questions les plus courantes que vous vous posez dans le cadre de la gestion et le développement de votre auto-école. Vous bénéficiez ainsi de plus de 30 ans d'expérience de l'enseignement de la conduite cumulés par nos équipes!
POSER VOS QUESTIONS POSER VOS QUESTIONS POSER VOS QUESTIONS
21 juin 2025

Un ancien éleve avait démarré et réglé 26 heures de conduite du 03/04/2019 au 03/09/2019.. J Il a interrompu officiellement à cause du Covid 19 sans avoir épuisé son forfait.

Il est repassé à l’ auto école cette année (2024).. Mais après vérification, nous n’ avons pas gardé son dossier en papier si aucune trace papier de ses heures effectué.

Combien de temps sommes nous tenus de conserver les dossiers , sachant qu’il n’ avait pas totalement consommé son forfait de 2019 ? Comment jugez vous la situation ? Merci.

Les éléments que vous rapportez laissent à penser que l’on pourrait vous reprocher de ne pas avoir veillé à exécuter loyalement le contrat conclu avec l’élève. Il apparaît en effet, qu’il était de votre responsabilité, à l’issue de la crise du Covid 19, de relancer l’élève afin qu’il termine l’exécution du forfait interrompu. Vous deviez mettre l’élève en capacité de terminer le forfait. En effet, la formation n’a pas été interrompue de son fait. Dans ce contexte, il aurait été bon, à l’issue de la crise, d’adresser un courrier à l’élève lui rappelant les heures qu’il avait encore à exécuter et l’invitant à consommer ces heures dans un délai que vous auriez pu fixer à 6 mois par exemple, voire moins si le nombre d’heures restant à exécuter était peu important. Si ces diligences n’ont pas été faites, l’élève pourrait soutenir qu’il s’est vu imposer une rupture anticipée du contrat de forfait non justifiée et qu’à ce titre, il doit être remboursé des heures payées et non délivrées.
Nous précisons qu’il dispose d’un délai de 5 ans, à compter de la fin de la relation, pour le faire. Les auto-écoles ayant été autorisées à rouvrir le 11 mai 2020, il semble que l’élève puisse encore engager la responsabilité de l’auto-école et notamment si la fin de contrat concerné était fixée au-delà du 3 septembre 2019. En effet, il faut intégrer le fait que les délais de prescription ont été suspendus pendant la période du Covid.
Il est aussi problématique que vous n’ayez conservé aucun document lié à la formation dispensée à l’élève. Nous rappelons ici que la loi impose de conserver pendant 5 ans le contrat conclu entre un commerçant et un non-commerçant (art L.110-4 du Code de commerce) et 3 ans la fiche de suivi pour les formations AAC (arrêté du 22/12/2009). Pour ce qui est des autres documents de la formation au permis de conduire, initialement, la loi prévoyait des durées de validité de 3 ans pour le livret d’apprentissage et de 6 ans pour le cerfa 02. Aujourd’hui (depuis le 01/01/2024) ces documents devant obligatoirement adopter la forme numérique, la loi ne précise plus de durée de validité, ces documents sont donc censés être accessibles à vie. Cela étant, l’auto-école ne peut évidemment garantir une telle durée d’accès. Aussi et dans la mesure où la responsabilité de l’auto-école peut être mise en cause pendant 5 ans à l’issue du contrat, il est conseillé d’archiver et de conserver l’ensemble des documents liés à la formation pendant une telle durée.