AAC à 15 ans : avantages et inconvénients
01/02/2015
Depuis le 1er novembre, les élèves peuvent venir s’inscrire en conduite accompagnée dès l’âge de 15 ans.
Les auto-écoles réservent plutôt un bon accueil à l’AAC relookée, mais elles savent aussi en pointer les failles. Petit focus, d’abord sur les « plus » du nouveau dispositif, et ensuite sur les « moins » !
+ Un bel effet d’annonce
Boris Colart, jeune gérant d’auto-école à Beauvais (Oise), a noté un petit pic de fréquentation en novembre 2014. « J’ai eu une dizaine d’élèves de 15 ans qui se sont inscrits en AAC, et mon chiffre d’affaires a sensiblement augmenté », observe-t-il. Le gérant beauvaisien estime à environ « 30 % des inscrits » le nombre d’AAC sur la fin d’année 2014, soit 10 % de plus que d’habitude. « C’est l’effet d’annonce, la campagne médiatique qui a créé cet engouement », souffle-t-il. Même si à ses yeux, il n’y aura« pas plus de conduites accompagnées qu’avant ».
+ Les places d’examens
Autre avantage : vous pourrez mieux répartir vos places d’examens. Notamment parce que les élèves resteront de deux à trois ans à l’auto-école, ce qui laisse un laps de temps considérable pour les inscrire au permis. D’autant, on le sait, que le taux de réussite pour la conduite accompagnée est nettement supérieur aux permis B « classiques ». Il serait, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, de 90 % en AAC contre
65 % pour la filière normale.
+ Plus de chances d’arriver aux 3 000 km
Si les textes de loi n’ont pas changé le nombre minimum de kilomètres à effectuer, qui est toujours de 3 000, les élèves auront désormais plus de temps pour parvenir à cet objectif. « La barrière des 3 000 était parfois difficile à franchir, indique Boris Colart. Désormais, peut-être qu’ils seront plus nombreux à y arriver… » Et donc moins nombreux à tricher sur leur livret d’apprentissage, en s’inventant des allers et retours à l’autre bout de la France !
+ La sécurité routière
« En termes de sécurité routière, je suis persuadé que c’est bénéfique, assure Boris Colart. D’autant que beaucoup de parents disent à leurs enfants : « OK, on te paye l’AAC, mais pas question de te payer un scooter ! ». Avec la conduite accompagnée possible dès 15 ans, ils auront encore plus d’arguments. » L’AAC serait l’une des armes brandies par le ministère de l’Intérieur pour passer en deçà des 2 000 morts sur les routes d’ici 2020. En espérant qu’elle ne soit pas la seule.
- Un flou administratif
Seuls les élèves inscrits en AAC peuvent passer leur permis avec 6 mois d’avance. « Certains m’ont appelé, pensant que c’était possible en filière classique », souligne Boris Colart. Il faudra faire preuve de pédagogie envers les élèves pour leur expliquer le système. D’autre part, que feront ceux qui ont réussi leur permis entre 17 ans et demi et 18 ans, sachant qu’ils ne pourront pas conduire seuls ? Pourront-ils continuer la conduite accompagnée ? Un cas de figure problématique, d’autant qu’ils risquent d’être moins motivés pour conduire avec papa-maman s’ils ont déjà réussi leur examen…
- Un permis plus cher
Autre « oubli » administratif : les rendez-vous pédagogiques. Si la durée de la formation sera mécaniquement plus longue, leur nombre reste inchangé, à savoir deux (au minimum). Mais la formation devra malgré tout évoluer, pour que les jeunes ne restent pas trop longtemps sans conduire.
« Je vais proposer aux parents un troisième rendez-vous pédagogique facultatif », relève Boris Colart. Dans tous les cas, il faudra mieux les espacer, voire rajouter quelques heures de conduite. Donc l’AAC à 15 ans risque de coûter plus cher !
- Les élèves ne sont pas mûrs ?
Dernier point négatif, et on l’entend régulièrement : « à 15 ans, les élèves ne sont pas mûrs ». Tout le monde s’entend là-dessus. Mais ces « grands bébés » ont aussi un atout, selon Boris Colart. « Ils sont plus réceptifs, notamment dans l’apprentissage du Code. » Mais dans tous les cas, qu’ils aient 15 ou 16 ans, la majorité des élèves viendront s’inscrire en AAC pour faire plaisir à leurs parents. Et non de leur plein gré !
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