Hausse de la mortalité chez les motocyclistes et les cyclistes

01/09/2019 Sécurité routière
Sécurité routière Hausse de la mortalité chez les motocyclistes et les cyclistes

Le nombre de morts a baissé en 2018 dans toutes les catégories d’usagers, sauf chez les motocyclistes et les cyclistes.

Les années se suivent et se ressemblent. L’automobile étant l’un des moyens de déplacement les plus utilisés en France, on constate une nouvelle fois que la voiture représente toujours environ la moitié des morts sur la route. Ainsi, sur les 3 248 personnes qui ont perdu la vie en 2018, 1 637 décès sont enregistrés dans la catégorie des voitures de tourisme. Un chiffre non négligeable, mais qui est en baisse de 7 % par rapport à 2017, ce qui représente 130 morts de moins. Selon les statistiques de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), cette baisse se vérifie pour toutes les tranches d’âge, mais plus particulièrement les 18-24 ans (-42 tués) et les 45-54 ans (-57 morts). On enregistre aussi une baisse de la mortalité, mais en moindre mesure, chez les 65-74 ans (-23 tués) et les plus de 75 ans (-4 morts).

Baisse des tués chez les motocyclistes
Plus vulnérables que les automobilistes, les motocyclistes constituent la deuxième catégorie la plus touchée par la mortalité routière. Ainsi, 627 motards et mortardes sont décédés en 2018. Cela constitue cependant une baisse de 6 % par rapport à 2017, avec 42 morts de moins à déplorer. Si Manuelle Salathé, directrice générale de l’ONISR, se félicite de cette évolution positive, elle attire cependant l’attention sur un changement significatif portant sur les tranches d’âges. La baisse de la mortalité chez les motocyclistes concerne les jeunes de 18-24 ans (92 tués en 2018, soit 38 morts de moins qu’en 2017) et les 45-54 ans (110 tués en 2018, soit 23 morts de moins qu’en 2017). Inversement, la mortalité est en hausse chez les 55-59 ans (84 morts en 2018, soit 6 tués de plus qu’en 2017). Selon la directrice générale de l’ONISR, cela correspond à « un retour à la moto à 50 ans qui concerne de plus en plus de personnes, essentiellement des hommes. Et l’on constate que la mortalité est concentrée sur la fin de journée et hors agglomération. La plupart du temps, le motard se tue tout seul sur la route. Cela signifie qu’il va falloir modifier les actions de prévention routière afin de toucher cette tranche d’âge ».

Piétons : moins de morts mais des usagers toujours vulnérables
Troisième catégorie qui enregistre une mortalité en baisse : les piétons. En 2018, 471 piétons ont perdu la vie dans un accident de la route. Cela représente 3 % de moins qu’en 2017, soit 13 personnes de moins. Des bons résultats à manier avec précaution car selon l’ONISR, la mortalité piétonne s’est accentuée au quatrième trimestre 2018. Preuve que rien n’est jamais acquis. D’autant que la baisse concerne essentiellement les 25-44 ans dont une grande partie des victimes était fortement alcoolisée, mais que la moitié des piétons tués était âgés de 65 ans ou plus. Or, comme chacun le sait, la démographie française est vieillissante. Les piétons restent donc une catégorie d’usagers vulnérables qu’il faut protéger.

Véhicules lourds : la catégorie la moins accidentogène
La dernière catégorie qui enregistre une baisse du nombre des tués regroupe les véhicules lourds. Ainsi, 92 usagers d’un véhicule utilitaire ont perdu la vie en 2018, soit 7 de moins qu’en 2017, 44 usagers d’un poids lourd sont décédés en 2018, soit 7 de moins qu’en 2017 et 3 personnes sont mortes dans un véhicule de transport en commun contre 14 en 2017. Rappelons qu’en 2017, parmi les 14 victimes, on comptait les six enfants ayant perdu la vie lors de la collision de leur car de ramassage scolaire et un train au passage à niveau de Millas, dans les Pyrénées-Orientales. Ce seul accident avait, à lui seul, fortement impacté les statistiques, de part le nombre important de victimes.

Vélos et cyclos dans l’œil du cyclone
Si la plupart des catégories d’usagers de la route enregistre donc une baisse du nombre de morts, deux comptent malheureusement une augmentation. C’est le cas des vélos. L’an dernier, 175 cyclistes ont perdu la vie dans un accident de la route, soit 2 de plus qu’en 2017. La hausse concerne les tranches d’âges 0-17 ans (+8 tués) et 45-64 ans (+3 morts). Selon Manuelle Salathé, cette augmentation s’explique par le développement de l’utilisation du vélo, notamment dans les villes. D’où l’importance de réfléchir à un meilleur partage de la route en adaptant les infrastructures, mais aussi en sensibilisant les apprentis conducteurs à la problématique du vélo, qu’ils soient au volant de leur véhicule ou eux-mêmes usagers d’un vélo. Enfin, après une baisse de l’accidentalité dans la catégorie des cyclos, le nombre de morts est reparti à la hausse en 2018 (133 contre 117 en 2017, soit une augmentation de 14 %). La directrice générale de l’ONISR n’explique pas concrètement ce phénomène. Elle constate seulement que le nombre de motocyclistes a fortement baissé ces dernières années, au profit notamment de l’utilisation de voitures sans permis, ce qui avait expliqué la baisse du nombre d’accidents et de la mortalité dans cette catégorie. Si le nombre de tués augmente à nouveau en 2018, Manuelle Saleté souligne cependant que sur cinq ans, les chiffres de 2018 restent dans la moyenne. Il convient néanmoins de rester vigilant quant à l’évolution de la mortalité dans cette catégorie pour les années à venir. 

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