Hausse de la consommation de cannabis chez les jeunes

01/02/2022 Sécurité routière
Sécurité routière Hausse de la consommation de cannabis chez les jeunes

Selon un sondage effectué par l’Ifop, la consommation de cannabis se banalise chez les 18-24 ans qui n’hésitent pas à prendre la route après avoir fumé sans être conscients des dangers de cette pratique.

À la demande de High Society, une marque de produits à base de CBD, l’institut de sondage Ifop a interrogé, en novembre 2021, 1 205 jeunes âgés de 15 à 24 ans sur leur consommation de cannabis. Le résultat est pour le moins stupéfiant. En effet, 47 % des sondès ont affirmé avoir fumé au moins une fois un joint dans leur vie. Ils n’étaient que 25 % en 2001. Cette augmentation de la consommation de cannabis s’observe notamment chez les filles : elles sont 50 % à en avoir déjà consommé contre 44 % pour les garçons.
Le sondage montre que le cannabis n’est pas la seule drogue qui circule chez les jeunes puisque 10 % déclarent avoir déjà pris de l’ecstasy et/ou du LSD, et 9 % de l’héroïne ou de la cocaïne. Enfin, 11 % disent avoir déjà inhalé du protoxyde d’azote (gaz hilarant). Des chiffres en forte hausse par rapport à 2001. On notera, par ailleurs, que 59 % de cette tranche d’âge affirment avoir déjà fumé une cigarette « classique » contre 58 % en 2001 et 80 % attestent avoir déjà bu de l’alcool contre 78 % en 2001. À noter que 48 % déclarent consommer de l’alcool régulièrement.

Une consommation dans la vie quotidienne
Les réunions festives restent le moment privilégié pour consommer du cannabis (88 % des sondès disent consommer entre amis ou lors de fêtes). Plus de la moitié des jeunes interrogés déclarent avoir fumé du cannabis en couple. Il est vrai que parmi les raisons invoquées pour fumer du cannabis, 34 % des jeunes sondès répondent que cela les aide à se détendre, quand 16 % espèrent être plus performants. Enfin, 16 % concèdent en consommer en raison de leur addiction à ce produit stupéfiant.
Outre les fêtes, 22 % des jeunes interrogés reconnaissent avoir pris du cannabis sur leur lieu de travail (avant ou pendant leurs heures de travail). Et 23 % des 18-24 ans avouent avoir fumé du cannabis avant de conduire une voiture ou un deux-roues motorisé. Encore une fois, et c’est une nouveauté, les filles sont plus représentées que les garçons (27 % contre 19 %).

Un risque d’accident multiplié par 2
Un comportement pourtant totalement irresponsable lorsque l’on sait que le risque d’avoir un accident de la route est multiplié par deux. En 2020, 1 décès sur 5 a impliqué un conducteur ayant consommé de la drogue avant de prendre le volant. Et pour cause, « les stupéfiants comme le cannabis ont des effets psychotropes qui perturbent la conduite, explique le docteur Patrick Daimé, médecin généraliste, accidentologue et vice-président de l’Association Addictions France (ANPAA). Après avoir consommé du cannabis, l’aptitude à la conduite est fortement dégradée, notamment par une altération de l’activité de poursuite de contrôle de trajectoire, une réduction de l’aptitude à partager l’attention avec une charge mentale accrue, des difficultés de concentration, un temps de décision allongé, une dégradation du processus de contrôle de l’information, etc. Les effets de la prise de cannabis peuvent être dévastateurs sur la route, particulièrement lorsqu’elle est associée à la consommation d’alcool. En cas d’association alcool-cannabis, le risque d’accident mortel est multiplié par 29. Par ailleurs, la consommation de cannabis peut procurer une certaine euphorie avec une augmentation de la confiance en soi, d’où une moindre perception des risques malgré une certaine conscience par l’usager des effets du produit et de la diminution de ses capacités. La sensation de fatigue est accentuée et majore les risques induits par une dette de sommeil ».

L’impact des campagnes de prévention
Pour tenter de modifier les comportements notamment chez les jeunes, les campagnes de prévention et de sensibilisation se succèdent. Trois jeunes sur quatre admettent avoir déjà eu connaissance d’une campagne de prévention contre les dangers de l’usage de drogue. Si ces campagnes de sensibilisation ne convainquent pas l’ensemble des consommateurs, elles ne sont, semble-t-il, pas cependant inutiles puisque 29 % des jeunes interrogés indiquent avoir stoppé ou diminué leur consommation après avoir été interpellé par le message d’une campagne de prévention. D’où l’importance d’aborder ce sujet lors de la formation initiale à la conduite, mais également en post-permis. 

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