Crash-test : le premier mannequin conçu sur le modèle d’une femme
02/10/2023 Sécurité routièreSi les constructeurs effectuent des crash-tests, ils utilisent depuis les années 1970, des mannequins conçus sur un modèle type d’homme. Pourtant, les statistiques montrent que les femmes sont plus exposées en cas d’accident. Une étude réalisée en 2019 par l’Université de Virginie aux États-Unis avait ainsi démontré que les femmes avaient 73% de risque en plus que les hommes d’être blessées en cas de collision frontale.
Un mannequin plus petit et plus léger
C’est pourquoi l’ingénieur en sécurité routière suédoise, Astrid Linder, a développé un mannequin sur le modèle d’une femme type. Ce prototype composé de caoutchouc, de métaux et de plastique est équipé de 24 capteurs et mesure 1,62 mètre pour 62 kilos, soit 15 centimètres et 15 kilos de moins que le modèle classique masculin. Ses mensurations prennent également en compte la morphologie des femmes, avec des épaules plus étroites, des hanches plus larges et une poitrine plus dessinée. Par ailleurs, le centre de gravité a été placé plus bas afin d’évaluer les risques inhérents au corps féminin.
Développé grâce à des subventions de la Commission européenne, ce mannequin est déjà utilisé depuis 2022 par certains constructeurs, tel que Volvo. Mais la législation ne l’impose pas. « Selon la norme minimale requise pour la vente d’une voiture, il est stipulé qu’il faut utiliser le modèle d’un homme moyen pour tous les tests, point final », indique Astrid Linder, qui enseigne par ailleurs l’ingénierie automobile et vient d’être élue « Femme de l’Année » par le Women’s World Car of the Year (WWCoty), une association mondiale composée de femmes journalistes automobiles.