Alpes-Maritimes : quel bilan du plan moto avec les auto-écoles ?

01/09/2019 Sécurité routière
Sécurité routière Alpes-Maritimes : quel bilan du plan moto avec les auto-écoles ?

En avril 2019, la Sécurité routière et huit partenaires ont signé une charte pour encourager les motards à porter un gilet airbag. Dans les Alpes-Maritimes, une charte a été signée en avril 2018 entre la préfecture, les moto-écoles et les équipementiers. Objectif : permettre aux conducteurs de deux-roues d’acheter à prix réduits des équipements de protection.

En 2017 et 2018, plus de la moitié des personnes ayant trouvé la mort sur les routes des Alpes-Maritimes conduisaient un deux-roues motorisé. Ce taux d’accidentologie élevé a incité la préfecture à prendre des mesures pour améliorer la sécurité des motards. « C’est un enjeu prioritaire dans les Alpes-Maritimes », affirme Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet. « Dans ce département, les conditions météorologiques et la beauté des sites incitent à l’usage des deux-roues motorisés. Or, les conditions de circulation sont compliquées : sur la côte, les axes sont encombrés et dans l’arrière-pays, les routes sont montagneuses, sinueuses et escarpées ». Résultats : 31 motards tués en 2017, 32 en 2018. Aussi, les services de l’État ont souhaité associer les professionnels de la conduite et les équipementiers au sein d’une charte prônant l’éducation et la sécurité routière. En avril 2018, vingt-deux moto-écoles et treize équipementiers ont signé ce document. L’objectif : faire bénéficier les futurs conducteurs de moto de réductions de 15 à 20 % sur l’achat de casques, blousons, pantalons, gants, bottes, dorsale.


39 moto-écoles signataires de la charte
« Pour en bénéficier, les clients doivent être des élèves d’une moto-école signataire de la charte et labellisée par la préfecture », indique le représentant de l’État. Dans ce département, sur les 210 auto-écoles agréées, 39 ont décroché ce sésame. Pour l’obtenir, les enseignants doivent respecter plusieurs engagements : suivre les actions « courbes et trajectoires » organisées par la préfecture, dispenser des leçons sur des routes sinueuses, vérifier que leurs élèves détiennent des équipements de protection et être exemplaires dans ce domaine. À ce jour, les 19 équipementiers qui participent à cette opération, n’ont pas encore dressé de bilan quantitatif. « Par contre, tous disent avoir vus arriver des élèves dans les semaines et mois ayant suivi la signature de la charte », indique Jean-Gabriel Delacroy.

Des premiers résultats un peu décevants Pour autant, l’accidentologie
n’a pas baissé. Au contraire : lors du premier semestre 2019, 22 personnes se sont tuées sur les routes provençales, dont 9 conduisaient un deux-roues. « Contrairement aux idées reçues, la majorité des victimes sont des hommes âgés de 25 à 45 ans et non pas des petits jeunes à scooter, même s’il y en a ». Les causes de ces décès sont liées à la vitesse, la consommation d’alcool et les imprudences. « Même s’ils sont équipés de protections, les motards sont des usagers vulnérables. Parfois, ils sont victimes de l’imprudence d’autrui, notamment des automobilistes. Mais surtout, rappelle le directeur de cabinet, la politique de prévention routière est un travail de longue haleine ».

Christine Cabiron

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