Auto-écoles en ligne : Un créneau en plein boom
01/09/2014
Réglementation
Faire baisser le coût du permis en utilisant les technologies de dématérialisation est une tendance
de plus en plus dans l’air du temps. En flirtant avec la réglementation ?
Dans un contexte où le ministre de l’Économie Arnaud Montebourg a, en juillet dernier, évoqué la nécessite d’ouvrir 37 professions réglementées – dont les auto-écoles –, à davantage de concurrence, la « libéralisation »
et la « dématérialisation » des écoles de conduite, censées faire baisser le coût du permis, ont le vent en poupe. La start-up Ornikar (voir encadré) et son concept d’auto-école en ligne a été la première à jeter un pavé dans la marre, début 2014. Depuis, d’autres sociétés sont également apparues dans un créneau similaire. Et ce n’est sans doute que le début !
L’auto-école déchargée des tâches administratives
C’est le cas de Permis Factory, qui se présente comme « la marque low-cost de l’auto-école Auto Academy », une école de conduite située dans l’Hérault. Du coup, contrairement à Ornikar, Permis Factory dispose de son agrément. Comme l’explique Luc Creuze, directeur de Permis Factory, « nous nous sommes inspirés du modèle des compagnies aériennes low-cost afin de réduire le prix du permis (Permis Factory propose une formule 20 h à 780 euros, ndlr), sans nuire à la qualité de la formation ni à la rentabilité des écoles de conduite ». Ainsi, c’est le candidat qui s’occupe des démarches administratives. Il télécharge, complète et imprime les pièces de son dossier, avant de les envoyer par courrier ou de les amener à l’auto-école qu’il a choisi dans le réseau d’établissements partenaires (trois auto-écoles pour l’instant, d’autres établissements à Paris, Marseille, Lyon… devant à terme intégrer le réseau). Il se forme ensuite au Code en ligne. Après quelques balbutiements, Permis Factory a revu sa copie « pour être en conformité avec la réglementation ». La signature du contrat avec l’élève ne peut désormais s’effectuer que dans le local de l’auto-école (et non plus en ligne). Le futur candidat doit simplement procéder à une pré-inscription et verser un acompte de 50 euros, qui lui sera remboursé s’il décide de ne pas donner suite. « L’acompte sert à dissuader les personnes non sérieuses. Il n’engage pas l’élève, qui peut encore se désister avant la signature du contrat à l’auto-école. » Une procédure qui laisse du
bitatif Philippe Colombani, président de l’UNIC. « Pré-inscription ou inscription, pour moi, c’est la même chose ! Une simple pré-inscription équivaut pour l’élève à un engagement, à la signature d’un contrat ».
Économiser sur la partie Code
Autre concept, le site lepermissolidaire.com permet d’économiser sur le premier volet du permis de conduire : le Code. Le site prend en charge les démarches (inscription du dossier en préfecture, programme de révision en e-learning, inscription à l’examen du Code), pour un montant compris entre 49,50 et 99 euros, et sans que l’élève ait jamais à se déplacer. Une fois le Code obtenu, le candidat reçoit par courrier les documents lui permettant de s’inscrire à la partie conduite, dans l’auto-école de son choix. Comme l’explique dans un communiqué de presse Florian Perrez, créateur du site du Permis Solidaire, « depuis mai 2014, plusieurs dizaines de candidats ont trouvé grâce à nous une solution répondant à leurs contraintes de budget et de mobilité ». Cependant, une question subsiste : le site Lepermissolidaire.com peut-il exercer son activité, comme c’est le cas, sans agrément auto-école ? Certains estiment que non, car il s’agit bien d’enseignement de la conduite à titre onéreux, d’autres sont moins sûrs de la réponse. D’autant plus que le siège social de l’entreprise est basé à Londres. À l’abri des lois françaises ?
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