Diabète et conduite : prévenir l’hypoglycémie au volant

01/02/2016 Sécurité routière
Sécurité routière Diabète et conduite : prévenir l’hypoglycémie au volant Si diabète et conduite ne sont pas forcément incompatibles, il convient cependant de s’informer afin de prévenir les risques, notamment en cas d’hypoglycémie.

À l’occasion de la Journée mondiale du Diabète (14 novembre) organisée par l’Association française des diabétiques (AFD), une enquête* commandée par l’association Prévention routière et le laboratoire pharmaceutique MSD France révèle un manque d’information et une sous-estimation des risques concernant le diabète au volant. Rappelons que le diabète est une maladie dans laquelle on observe un trouble de l’utilisation du sucre par l’organisme, du fait d’un dysfonctionnement du pancréas qui ne libère pas assez d’insuline dans l’organisme (diabète de type 1 : absence totale d’insuline ; diabète de type 2, le plus courant : insuffisance d’insuline).

Des conséquences sur la conduite
Si un manque d’insuline peut s’avérer mortel, un taux de glycémie trop bas (hypoglycémie) ou trop haut (hyperglycémie) peut provoquer une perte d’attention ou de conscience et avoir une implication sur la conduite d’un véhicule. On notera que 74% des conducteurs diabétiques ont déjà eu un symptôme de santé au volant, et 27% ont déjà ressenti une hypoglycémie en conduisant. Les causes de cette dernière sont multiples : repas sauté, pris en retard ou très léger, prise d’un médicament pouvant faire baisser la glycémie pour traiter une affection autre que le diabète, activité physique non prévue, prise d’alcool… Les symptômes sont également nombreux (mains qui tremblent, vertiges, transpiration, accélération du rythme cardiaque, trous de mémoire, difficultés d’appréciation des distances…).

Des constats préoccupants
L’enquête montre que si 80% des conducteurs diabétiques jugent leur capacité à conduire « bonne », voire « très bonne », moins d’1 sur 2 a été alerté des risques que le diabète pourrait entraîner sur sa conduite. En outre, 42% des conducteurs diabétiques se déclarent mal informés sur les risques d’altération de la conduite entraînés par la prise de leurs médicaments, et 74% ignorent l’obligation légale qu’ont les conducteurs souffrant de diabète de consulter de leur propre initiative un médecin agréé par leur préfecture, afin que celui-ci vérifie leur aptitude à la conduite. « Il subsiste indéniablement une marge de progrès au niveau de l’information et du conseil », constate Christophe Ramond, directeur études et recherches de l’association Prévention routière. Les médecins constituent les principaux relais d’information des automobilistes diabétiques sur le sujet de la santé et la conduite, puisque dans 60% des cas, c’est lors de la prescription d’un médicament par un médecin que le diabétique reçoit une information à ce sujet. Dans ce contexte, le médecin de famille apparaît comme le référent naturel puisqu’en cas de problème de santé, puisque 66% des conducteurs diabétiques lui demanderaient conseil en priorité, largement devant le médecin spécialiste, auquel seuls 20% des automobilistes diabétiques interrogés s’adresseraient.

Des conseils de prévention
Pour réduire au maximum les risques liés à leur diabète, les conducteurs qui suivent un traitement hypoglycémiant doivent suivre les conseils suivants : - ne jamais consommer d’alcool avant de conduire,
- avoir un lecteur de glycémie à portée de main. Contrôler systématiquement sa glycémie avant de prendre le volant et effectuer un contrôle toutes les 2 heures sur la route en cas de longs trajets,
- prendre le volant seulement si sa glycémie est supérieure à 1 g/l, anticiper la baisse de sa glycémie par une petite collation,
- toujours avoir sur soi ou dans sa voiture de quoi se « resucrer » (morceaux de sucre, boisson sucrée),
- au moindre doute, s’arrêter dans un lieu sécurisé (aire de repos) pour effectuer un contrôle de sa glycémie.

*Enquête réalisée par l’institut BVA du 29 mai au 8 juin 2015 auprès de 236 conducteurs diabétiques et, pour comparaison, 964 personnes non-diabétiques.

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