Comment Ornikar compte rémunérer les moniteurs en freelance

01/02/2015 Réglementation
Réglementation Comment Ornikar compte rémunérer les moniteurs en freelance La start-up Ornikar n’a pas d’agrément préfectoral, mais près de « 300 enseignants » se disent prêts à collaborer à l’aventure du permis « libre ». À quel prix ?

Ornikar propose un modèle qui décharge ses moniteurs – indépendants – des contraintes administratives (plannings, inscriptions aux examens). Où l’enseignant n’aurait qu’à enseigner et à « encaisser », si on peut dire. Pour savoir ce qui rentrera exactement dans sa poche si Ornikar reçoit son agrément, nous avons décrypté la rémunération qu’elle propose. 20 % de commission
Ils ne s’en sont jamais cachés : les dirigeants d’Ornikar souhaitent proposer une heure de conduite à 35 euros TTC. « L’heure de conduite sera payée directement par l’élève à Ornikar, indique Benjamin Gaignault, co-fondateur de la start-up. On rétribuera ensuite nos enseignants après déduction de la TVA ainsi que d’une commission que nous prélèvement. » En clair, il faut d’abord déduire de l’heure de conduite les 20 % de TVA. Il reste 28 euros. Ensuite, il convient de défalquer les 20 % de commission prélevés par Ornikar, qui représente un intermédiaire entre l’élève et le moniteur. L’enseignant de la conduite reçoit, dans sa poche, un total de 22,50 euros. Auxquels il faut une nouvelle fois retrancher les frais d’essence, d’assurance, de LLD et de charges sociales. Pas besoin d’être un savant mathématicien pour s’apercevoir qu’il ne reste, au final, guère plus d’argent que ce que gagne actuellement un enseignant salarié. Selon des calculs qui circulent sur Internet (voir le tableau), la rémunération mensuelle d’Ornikar serait, pour 30 heures d’enseignement, de 2 748 euros mensuels après prélèvement de la TVA et de la commission d’Ornikar. En enlevant 350 euros de coût de leasing, 80 euros d’assurance, 263 euros de carburant et 170 euros de charges sociales, selon les calculs effectués par Ornikar, on arrive à une rétribution nette de 1 885 euros pour 30 heures de travail hebdomadaires. Une somme très honorable, à laquelle il faut néanmoins ajouter un bémol. Ce calcul tient compte de l’ACRE (Aide aux chômeurs créant ou reprenant une entreprise), qui n’est valable qu’un an. Au-delà de cette limite, il faut enlever près de 500 euros à la rémunération. Et on retombe à 1 379 euros/mois, pour 30 heures par semaine. Le tout sous un régime d’auto-entrepreneur, rendu possible selon Benjamin Gaignault par « l’absence de lien de subordination » entre Ornikar et ses prestataires.

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